Ça y est, l’automne est bel et bien là , les matins et les soirées sont de plus en plus frais, MAIS ce n’est pas une raison pour rester enfermée chez soi à ne rien faire ! Comme toujours, Nantes déborde d’activités, d’expositions et de spectacles. Ce mois-ci, je vous propose de quitter votre canapé (qui est sûrement très confortable, je n’en doute pas une seconde) le temps d’une soirée pour vous rendre au Théâtre Universitaire de Nantes et assister au spectacle Le Neveu de Rameau réalisé par la compagnie Grosse Théâtre.
De la phi… QUOI !!?
Vous avez peut-être déjà lu ce texte de Diderot ? Un texte philosophique très dense et très riche présentant un dialogue entre « moi » et « lui ». Ouuhh là  ! Mais où est-ce que tu nous emmènes me direz-vous !? De la philo un soir d’automne !? Eh bien oui ! Et détrompez-vous, ce classique adapté et mis en scène par Hervé Guilloteau est loin d’être ennuyeux. Au contraire, grâce à une adaptation qui demeure fidèle au texte, mais qui apporte une toute nouvelle dimension à l’œuvre, ce spectacle risque de vous étonner tout en vous faisant réfléchir (n’est-ce pas le but de la philosophie que de nous faire réfléchir !?).
À la rencontre de la compagnie Grosse Théâtre
Cette semaine, je suis allée à la rencontre de cette compagnie de théâtre nantaise pour en apprendre un peu plus sur le spectacle. C’est avec convivialité et générosité qu’Hervé Guilloteau s’est porté volontaire pour discuter de son projet. Ce dernier est le metteur en scène de cette pièce de théâtre, mais incarne également le neveu. Il décrit ce personnage comme un être complexe et pathétique, qui ose dire haut et fort ce qu’il pense, au risque de choquer autrui.
Pour dynamiser les dialogues et surtout rendre possible à la scène ce texte, Hervé Guilloteau a déstructuré le rythme d’origine de ce classique en ajoutant d’autres personnages. Ce n’est plus un discours entre le neveu et « lui », mais un dialogue entre le neveu et d’autres entités physiques reflétant sa conscience.
Ce projet sur Le Neveu de Rameau fût présenté à deux reprises en mai dernier, à Alençon. Le spectacle a été très bien accueilli par le public, qui était composé de jeunes et moins jeunes. Certains, surtout les plus jeunes, étaient réticents au départ à l’idée d’aller voir cette pièce (la philosophie, bien entendu, ce n’est pas le sujet préféré de tous…) mais, malgré les aprioris, tous ont grandement apprécié.
Les deux premières représentations ont donc eu un certain succès mais, le metteur en scène et acteur ne se repose pas sur cette réussite. Au contraire, pour lui l’énergie des premières représentations est une chose, mais les prestations suivantes seront nécessairement vécues différemment. Sa vision du spectacle évolue et se renouvelle au fil du temps dans un processus constant de création. Il ne tente pas de reproduire chaque soir la même performance, car le théâtre est un art vivant qui se transforme et se modifie à chaque représentation selon l’état des acteurs et du public au moment présent.
Un extrait vaut mille mots !
Lors de ce rendez-vous avec la compagnie Grosse Théâtre, j’ai eu la chance de voir un extrait de leur travail. Dès les premières minutes, ces artistes ont su piquer ma curiosité. Je me suis alors dit qu’il fallait que j’assiste à une représentation complète de la pièce. Pas question de rester sur ma faim ! Entre les choix de mise en scène et l’allure classique du texte, une ambiance totalement décalée règne sur scène et donne envie de connaître la suite.
La combinaison des choix artistiques donne lieu à un univers très particulier sur scène. En effet, une atmosphère un peu planante surplombe le plateau grâce à un éclairage tamisé, une scénographie épurée, un son rock/électro créé en direct sur scène et des acteurs dotés d’une grande prestance. Bref, une combinaison parfaite pour un texte aussi costaud.
Un classique complètement déjanté à (re)découvrir !
Je ne sais pas ce que vous avez prévu entre le 5 et le 16 octobre, mais j’imagine que vos soirées ne sont pas déjà toutes prises ? Alors, c’est le moment d’ouvrir votre agenda et réserver votre place pour Le Neveu de Rameau. Cette adaptation vous fera voir un classique certes, mais sous un tout autre jour !
Le Neveu de Rameau au TU de Nantes
du 05 au 16 octobre 2015
du lundi au vendredi à 20H30
Tarifs
Avec la carte TU : 8€ / 4€
Sans la carte TU : 18€ / 16€ / 8€