Les p’tits Beurre ont retrouvé le chemin de l’école, alors je te propose P’tite Lu de reprendre le chemin d’Estuaire, ce parcours jalonné d’œuvres d’art qui suit le cours de la Loire ! Après les œuvres de l’île de Nantes, nous quitterons un peu la ligne verte nantaise pour nous diriger vers St Nazaire, à la découverte des 5 œuvres les plus incroyables du parcours !
Bouguenais’ jungle
Non loin de l’aéroport, il existe un vaste espace naturel, le Port Lavigne (et oui ce port servait au XIXeme siècle, à l’exportation de milliers de barriques de vin !). Aujourd’hui, il abrite un port à sec et un chantier de construction de bateaux. C’est sur le sentier qui longe la Loire que l’artiste américaine Sarah Sze a imaginé « The Settlers », les colons, ou trois rencontres des plus improbables sous nos latitudes… Trois rencontres pour trois arbres !
Ici, c’est un ourson qui grimpe sur une souche aidé par sa mère, là, un jaguar alangui sur une branche et plus loin, une nuée de singes qui jouent dans un arbre. Comme des ombres chinoises, ces sculptures noires et mates, parfaitement réalistes, semblent nous observer et nous invitent en tout cas au rêve du retour à une nature sauvage et préservée.
Photos : Gino Maccarinelli, Bernard RenouxLa maison dans la Loire
Un peu plus à l’ouest, nous voici à Couëron. Dirige toi sur le chemin en bords de Loire, non loin de la Tour à plomb. Elle est unique en France et a servi jusqu’en 1957 à la fabrication du plomb de chasse. Je ne résiste pas à t’en dire un peu plus, P’tite Lu sur cette fabrication : fondu à 300°C, le plomb était déposé sur des cribles (d’où l’expression passer au crible, hé, hé !) et les gouttes ainsi formées s’écoulaient de l’étage supérieur de la tour à 70 mètres de hauteur. Incroyable, non ?
Mais revenons à notre maison… C’est là que l’on retrouve Jean-Luc Courcoult, le papa des Géants et une nouvelle histoire à rêver debout. Regarde cette maison les pieds dans l’eau, un peu penchée mais bien ancrée, immobile, silencieuse, étrange… En 2007, elle prend place à Lavaur-sur Loire et figure la dernière maison que des habitants imprévoyants auraient construite trop près du rivage. Hélas, elle ne résiste pas aux assauts du fleuve et se retourne dans l’eau. Flop ! Non, bien sûr ! Elle revient définitivement à Couëron en 2012 et devient « tableau, peinture en trois dimensions déposée dans le temps immobile » (J. L. Courcoult). On l’imagine bien sûr habitée par quelques créatures fantastiques ou par un vieux loup de mer solitaire… Ne vois-tu pas une ombre passer derrière une vitre P’tite Lu ?
Coque ou mollet ?
On repart direction le Pellerin et le canal de la Martinière, tu peux même traverser la Loire en bac pour t’y rendre, cela ravira les p’tits Beurre ! Non loin d’une grande aire de jeux, voici Misconceivable, l’œuvre d’Erwin Wurm, un bateau déformé irrésistiblement attiré par le fleuve. Pour l’artiste autrichien, les objets ont une âme et la faculté de penser… Le bateau qui n’est pas sans nous rappeler les montres molles de Dali, semble prêt à se jeter à l’eau afin de quitter le canal pour rejoindre enfin sa vraie vie sur le fleuve. On se prend à rêver qu’une grande vague surgisse et vienne l’aider à larguer les amarres !
En rouge et blanc
En route vers Cordemais et les cheminées rouges et blanches de la centrale thermique. Vois-tu cette quatrième cheminée un peu isolée P’tite Lu ?
Lève les yeux pour apercevoir une jolie petite maison perchée en son sommet. La cerise sur le gâteau : c’est l’œuvre du japonais Tatzu Nishi : la Villa Cheminée. Grimpe vite les quelques dizaines de marches métalliques qui t’y amènent. Te voilà devant une maison pas très grande qui semble tout droit sortie des années 70, qui, sur ses deux niveaux, abrite une cuisine, un salon (et sa cheminée !) et une chambre avec vue imprenable sur la Loire ! A louer avec ton Prince si tu le souhaites pour une nuit des plus insolites ! Vous aurez ainsi tout le loisir de méditer sur le contraste saisissant offert par le paysage à la fois sauvage et maîtrisé…
Le serpent d’océan
Tu te souviens de la mue de serpent de la HAB galerie ? Tu y as vu la peau déployée d’un immense serpent et bien le voici, en tout cas son squelette. Nous sommes à St Brévin, à la limite transversale de la mer, c’est là que le fleuve se jette dans l’océan, là que sa route prend fin. Voici tantôt dans l’eau, tantôt hors de l’eau le serpent d’océan de Huang Yong Ping. Le mouvement de l’océan le rend presque vivant, la ligne de ses vertèbres joue avec la courbe du pont de St Nazaire que l’on aperçoit au loin. On a le sentiment étrange d’un face à face avec une chimère sortie des profondeurs abyssales.
Photo : Martin Argyroglo, Bernard RenouxToutes les informations sur les horaires, les accès aux œuvres ou la location de la villa cheminée se trouvent sur le site de Nantes Tourisme. Les œuvres sont accessibles en voiture, vélo (itinéraire spécifique signalé au départ de Nantes) et en bateau grâce aux croisières Estuaire. Et pour un regard décalé, drôle et poétique sur les œuvres, cours visionner les courts métrages de Gaëtan Chataigner, celui avec Julien Doré en guest star est irrésistible !
Alors, incroyable ce parcours P’tite Lu ? Je te laisse rêver à l’immensité des pensées possibles des objets qui nous entourent et je te retrouve d’art dare pour un autre renc’Art !
6 octobre 2014 - 18:59
Merci Aude pour ces nouvelles aventures toujours surprenantes. Franchement quelle énergie pour trouver de quoi nous faire rêver et
surtout l’envie d’y aller!!!! A bientôt pour un nouveau parcours …..
6 octobre 2014 - 12:55
Je connaissais les trois premiers lieux mais pas les deux derniers qui donnent envie de pousser l’aventure un peu plus loin de Nantes…
Les photos sont magnifiques et mettent en valeur la belle lumière de Nantes ! Merci Aude de nous rappeler que cette ville est pleine de créativité et d’imagination…continuons à rêver !!!
5 octobre 2014 - 22:02
« Le long fleuve tranquille » de Chatiliez en prend un coup.
Une invitation à une navigation culturelle ou à une échappée artistique pour les cyclistes du dimanche en manque de motivation